C'est le point de non-retour d'un dossier en gestation depuis plus de trente ans. Le gouvernement vient d'autoriser l'aéroport du Grand Ouest.
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Depuis hier, l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes n'est plus un projet, mais un chantier à réaliser, ainsi que nous le révélions dans dimanche-Ouest-France.
Matignon a signé, samedi, le décret d'utilité publique paru, hier, au Journal officiel, et l'échéance est courte : les premiers avions devraient pouvoir décoller en 2015.
Présenté comme une infrastructure de dimension interrégionale, l'aéroport est d'abord un enjeu nantais, soutenu par un large consensus politique, économique et syndical.
Sur ce territoire de bocage, à 25 km au nord de Nantes, tout ou presque reste à faire. Un appel d'offres européen devrait être lancé après les élections municipales et certainement avant l'été. Il s'agit d'un investissement de 581 millions d'euros pour le seul aéroport. Le projet mettra à contribution l'État et les collectivités locales, ainsi qu'un consortium à constituer avant la fin 2009. Celui-ci regroupera le maître d'oeuvre choisi et futur gestionnaire du site, ainsi que les entreprises de BTP engagées sur ce chantier gigantesque. Trois ans de travaux au moins seront nécessaires.
L'envolée du trafic
Cependant, le réseau routier de desserte qui relira les quatre voies de Vannes et de Rennes, ainsi que les transports publics de liaison depuis Nantes, alourdiront très sensiblement la facture. La ligne de bus en site propre, initialement mise en place, sera remplacée par une navette ferroviaire en train-tram, à l'échéance de 2025.
Un équipement à la hauteur des ambitions de Nantes, qui cherche à se rapprocher du centre de gravité européen. L'actuel aéroport de Nantes-Atlantique connaît une croissance rapide de son volu- me de passagers. Principalement tourné vers le Royaume-Uni, l'Espagne et le Maghreb, il profitera dès la fin mars d'une liaison biquotidienne avec le « hub » d'Amsterdam, plaque tournante vers le monde. Nantes est aussi le second aéroport de province pour les destinations de vacances. Il totalise 2,6 millions de passagers en 2007, contre moins de 2 millions en 2004. Le transfert vers Notre-Dame-des-Landes devrait doper encore le trafic : 3 millions de passagers en 2010, 4 en 2020 et environ 9 millions espérés à l'horizon 2050.
Dans les communes riveraines de la zone d'aménagement, dont les réserves foncières sont figées depuis plus de trente ans, la nouvelle est venue renforcer une certaine résignation. Pourtant, du fait de l'étalement urbain, le secteur a connu une explosion démographique sans précédent, qui ne sera pas sans poser d'autres problèmes à venir.
Camille GUILLEMOIS.
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