Les urgentistes de nantes veulent un autre hélicoptère

« L'hélicoptère est entré dans la culture, la conscience collective » des hôpitaux de la région. : Archives O.-F.





Le seul hélico sanitaire basé au CHU de Nantes couvre quatre départements. Les urgentistes réclament une machine à Angers.

« Notre warning s'est allumé. Aujourd'hui, nous avons consommé 472 heures sur un quota de 600. Il y a un trimestre à venir et ça ne tient pas. » 450heures de vol en 2003, un peu moins de 600 heures en 2007 et, au rythme actuel, 630 à 640 heures à la fin de l'année... La courbe d'utilisation de l'hélico du Samu-Smur du centre hospitalier universitaire de Nantes ne cesse de croître. « L'hélicoptère, après six ans de fonctionnement, est entré dans la culture des hôpitaux de notre région », explique le docteur Frédéric Berthier, responsable du service.

Pourquoi cette accélération du nombre d'heures de vol, très significative depuis avril ? « Ça n'a rien à voir avec notre nouvelle hélistation, qui est entrée en service le 20 juin », observe Frédéric Berthier. Le médecin responsable lie la hausse « à l'augmentation du périmètre d'intervention à tous les départements de la région, sauf la Sarthe ». Les besoins sarthois sont couverts par l'hélicoptère d'Alençon (Orne).
« Région sous-dotée »
« Regardez ce grand trou entre Tours et Nantes ! » Frédéric Berthier montre la carte. « Entre les deux, il y a Angers et son centre hospitalier universitaire. » L'hélicoptère, qui transporte des malades très gravement atteints, est utilisé à des transferts entre les hôpitaux de proximité et les deux CHU : par exemple entre Challans et Nantes, mais aussi entre Laval et Angers.Les trois quarts des patients sont transférés à Nantes. « Et il faut aller les chercher de plus en plus loin », confirme Patrick Nicolle, chef de la base hélico nantaise. Ce qui ajoute aux heures de vol...
« Nous sommes une région sous-dotée, affirme Frédéric Berthier. En région Centre, vous avez quatre hélicoptères : à Tours, Châteauroux, Dreux et Orléans. Pour les urgentistes de Nantes, la flambée des heures de vol et le manque d'hélicos sont liés. « Nous sommes à la croisée des chemins », disent-ils. Ils interpellent l'Agence régionale de l'hospitalisation : « La tutelle est consciente du problème », précise Frédéric Berthier. Lequel, pour l'heure, « espère que l'hélicoptère ne sera pas cloué au sol faute de budget ». La tutelle, elle, esquive la réponse : « Nous n'avons pas pour l'heure connaissance de quotas épuisés. »
Gaspard NORRITO.