TMG développe des outils qui traquent les pirates Internet. Thierry Lhermitte est un des actionnaires.Hadopi passera finalement par l'agglomération nantaise. N'en déplaise à Jean-Marc Ayrault, député maire et grand pourfendeur de cette loi Création et Internet, qui entend traquer les pirates sur le net. La société Trident média guard (TMG), dont l'un des actionnaires n'est autre que l'acteur Thierry Lehermitte, édite des applications de détection et de filtrage des téléchargements illégaux. Elle est dirigée par Alain Guislain. Entretien.
TMG, en quelques mots ?
« TMG a été créée en 2002. Nous avons une trentaine de salariés. Notre activité s'articule autour de l'anti-piratage sur Internet. Nous sommes basés à Saint-Sébastien-sur-Loire, avec deux antennes à Paris et à Londres. »
Que représente ce contrat ?
« C'est important pour l'entreprise, on espère générer des emplois. On s'est battu contre six sociétés pour le décrocher. Cela nous servira de vitrine à l'internationale. D'autres pays sont intéressés. »
Vous allez donc traquer des pirates ?
« Ce n'est pas le far west, tout se fait dans des règles très précises, encadrées par la loi. Nous avons été choisis en tant que fournisseur de solutions pour les ayants droit. On va développer une plate-forme qui pourra voir les fichiers contrefaits. Ce sont ces fichiers qui donneront les preuves de la contrefaçon. »
Vous allez démarrer quand ?
« Quand la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) donnera son feu vert, dans quelques mois. »
Quels sont vos clients ?
« On travaille sur des dossiers sensibles. Des clauses de confidentialité nous empêchent de les nommer. Dans le cas précis de la loi Création et Internet, nous allons travailler pour la Sacem, l'Alpa (Association de lutte contre la piraterie), la SCPP (Société civile des producteurs de phonogramme) et la SPPF, qui regroupe les labels indépendants. »
Un particulier peut faire appel à vos services ?
« Un ayant droit doit passer par une organisation professionnelle, celles que je viens de citer. Ces organisations, comme la SCPP, examinent les données que nous aurons recueillies et les transfèrent ensuite à la Haute Autorité, la Hadopi. Des agents assermentés vont ensuite signer des PV et donner les preuves de la contrefaçon grâce à nos outils informatisés. »
Le comédien Thierry Lhermitte fait partie de votre société ?
« On recherchait un administrateur indépendant qui maîtrisait les rouages du cinéma. On l'a connu grâce à nos activités. Il a investi 50 000 € dans notre entreprise, dont il fait partie depuis 2007. Il apporte ses connaissances sur le milieu du cinéma. C'est un 'technophile', il est très amoureux de la technologie, de l'informatique, de la télécommunication. »
Propos recueillis par Stéphane Pajot
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