Le premier hôtel spatial baptisé Station spatiale commerciale (CSS) sera lancé en 2016 par la société russe Orbital Technologies avec le concours du groupe de construction spatiale russe RKK Energuia, a annoncé mercredi à Moscou Sergueï Kostenko, directeur d'Orbital Technologies.
"Nous avons déjà signé plusieurs accords de partenariat avec RKK Energuia et l'Agence fédérale spatiale russe (Roskosmos). Le premier module de la CSS d'un volume de 20 m3 est déjà à l'étude à RKK Energuia. Les travaux de conception sont en cours. Le module sera prêt en 2012 ou 2013 et sa mise en orbite par le lanceur russe Soyouz est programmée pour la fin de 2015 ou le début de 2016", a indiqué M.Kostenko.
Le premier hôtel orbital aura d'abord quatre compartiments et pourra accueillir sept personnes. Les touristes se rendront en orbite à bord des vaisseaux Soyouz. Les produits alimentaires et d'autres frets seront acheminés par les cargos russes Progress qui desservent déjà la Station spatiale internationale (ISS).
RKK Energuia et Roskosmos ont confirmé leur participation à ce projet. "Le groupe Energuia est prêt à devenir le maître d'œuvre principal de ce projet d'envergure", a indiqué Vitali Lopota, président et constructeur en chef de RKK Energuia. Le directeur adjoint de Roskosmos Vitali Davydov a quant à lui qualifié le projet d'intéressant. "Ce projet permettra au secteur privé de participer à une entreprise unique et attirera des investissements privés dans l'industrie spatiale russe", a déclaré M.Davydov cité par le service de presse d'Orbital Technologies.
...... Source le Journal de l'Espace CNES: http://www.cnes.fr/web/CNES-fr/7143-toutes-les-breves.php?profilID=48[td]
tanka Administrateur Adjoint
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Sujet: Re: Stations Spatiales de Demain, à quoi ressembleront-elles... Mar 5 Avr 2011 - 20:05
La première station spatiale solaire sera-t-elle japonaise ?
On peut se demander si les graves problèmes rencontrés avec la centrale nucléaire de Fukushima ne vont pas conduire le Japon à construire la première station solaire spatiale. Ce concept qui remonte aux travaux de pionniers comme Glaser et O’Neill dans les années 1970 a été l’objet d’études continues au Japon. En 2009, la Jaxa prévoyait même une réalisation concrète pour 2030.
Arthur C. Clarke a écrit un jour au sujet de la technologie que toutes les nouvelles idées passent par trois phases:
C'est totalement impossible
C'est probablement réalisable mais ça ne servirait à rien
J'ai toujours dit que c'était une bonne idée.
Les projets de colonies spatiales habitées utilisant l’énergie solaire ou de stations spatiales captant cette énergie pour la transférer sur Terre seront peut-être au début du XXIIe siècle un exemple frappant de la clairvoyance de Sir Arthur. Dans l’espace, le Soleil brille 24 heures sur 24 et nulle atmosphère ne vient absorber cette énergie. Cette constatation inspire l'ingénieur Peter Glaser (à ne pas confondre avec le prix Nobel Donald Glaser, l’inventeur de la chambre à bulles) en 1968 puis, les années suivantes, le physicien Gerard K. O’Neill. Les deux hommes se penchent sur la manière d'exploiter cette ressource et mènent très loin leurs explorations.
Pour Glaser, il suffirait de mettre en orbite géostationnaire à 30.000 kilomètres de la Terre, sur la fameuse orbite de Clarke justement (l'orbite géostationnaire), des stations spatiales constituées de capteurs solaires de plusieurs kilomètres carrés de surface pour que l’Humanité puisse bénéficier d’une source d’énergie inépuisable et écologique. Ce serait donc le moyen idéal pour assurer ce qu’on appelle aujourd’hui un développement durable.
Les rêves des étudiants de Princeton des années 1970 O’Neill, surfant sur la vague du projet Apollo, proposera quelque temps plus tard à ses étudiants de l’Université de Princeton d’apprendre à devenir physicien en réfléchissant sur la possibilité de coloniser l’espace à partir de leurs cours de physique.
Les résultats seront si stimulants que le chercheur va dès lors se consacrer à développer le concept de colonies spatiales. Selon O’Neill, ses étudiants et ses collègues, de telles colonies seraient l’occasion pour l’Humanité de repartir sur de nouvelles bases, de transférer l’industrie et une population grandissante dans l’espace et de permettre à la Terre de sortir du « coma écologique » dans lequel un développement industriel frénétique et anarchique l’ont fait sombrer.
Durant les années 1970, on aspire à réaliser de grandes utopies, comme celle d’Auroville, et ces cités-états spatiales du futur font rêver, d’autant plus que la Nasa et d’autres universités prestigieuses, comme celle de Stanford, étudient ces projets.
Malheureusement, quelques années après la fin du programme Apollo, l’intérêt pour les colonies spatiales va décliner rapidement avec l’arrêt des projets d’explorations du Système solaire par des vols habités. Il est vrai que les coûts de telles réalisations seraient faramineux et que, comme O’Neill et d’autres l’avaient bien compris et clairement exposé, rien de tel ne serait réalisable sans colonisation préalable de la Lune. En effet, pour construire d'immenses structures dans l'espace, il faut y amener d'énormes quantités de matériaux et, vu la faible gravité de notre satellite, il est bien plus économique et bien plus simple d'extraire la matière première de la Lune plutôt que de la Terre. Depuis le sol lunaire, une très faible énergie suffit à expédier une masse vers l'espace.
Toutefois, les idées de Peter Glaser sur les Space Solar Power Systems (SSPS), des stations spatiales productrices d'énergie donc, ont, elles, continué à faire l’objet d’études scientifiques, en particulier par la Jaxa, l'agence spatiale japonaise. Ce n’est d’ailleurs peut-être pas un hasard si elle a lancé le programme ayant conduit aux belles images de la surface de la Lune rapportées par la sonde Kaguya.
En 2009, une annonce officielle de l'Agence spatiale japonaise, conjointement avec la société Mitsubishi qui étudie le concept de Solarbird, avait montré qu'il existe une réelle volonté de réaliser une centrale solaire en orbite d'ici 2030. Une vidéo avait même été réalisée sur ce projet.
Si le Japon décide de sortir du nucléaire, même partiellement, en particulier après les événements de Fukushima, il semble vraisemblable que cette volonté de mettre en pratique les idées de Peter Glaser d'ici quelques décennies ne fasse que se renforcer. Il est probable aussi, bien qu'il existe des projets similaires aux États-Unis et en Europe (avec EADS Astrium par exemple), que le Japon soit le premier à démontrer que Glaser avait vu juste.