Un peu d'actualité sur Saturne, seigneur des anneaux...

Ceci est bien une photo de Saturne

Les nouveaux clichés de Saturne inspirent les scientifiques. «Voir ses anneaux au-dessous apparaissant comme un médaillon de cuivre géant donne l'impression d'explorer un monde totalement nouveau. C'est à couper le souffle», s’enthousiasme Carolyn Porco, de l'Institut des sciences spatiales (SSI) de Boulder dans le Colorado.

Courant janvier, la sonde américaine Cassini a en fait pu observer pour la première fois Saturne et ses fameux anneaux depuis des points situés très au-dessus et au-dessous de la planète.

Le télescope spatial Hubble a pu photographier en même temps les pôles Nord et Sud de la planète géante aux anneaux. Ses images prises dans l’ultraviolet révèlent une ceinture d’aurores autour de chacun des pôles. Comme pareille opportunité ne se produit que tous les 15 ans, en période d’équinoxe sur Saturne, les astronomes ne se sont pas contentés d’une seule image. Ils ont littéralement mitraillé la planète au point de réaliser un petit film (visible ici en différentes définitions) qui montre l’évolution des aurores polaires de janvier à mars 2009.

Sur ce cliché du télescope Hubble, les aurores Nord et Sud de Saturne sont visibles simultanément. Crédit: Nasa/ESA/Ciel et Espace Photos

Ces observations leur ont permis de constater que l’aurore boréale est plus petite et plus intense que l’aurore australe. Cette particularité, passée inaperçue lors des observations non simultanées des deux pôles, indique que le champ magnétique de la planète n'est pas homogène. Il est plus fort au nord qu’au sud.

En effet, comme sur Terre, les aurores saturniennes sont liées à des particules chargées issues du vent solaire et qui sont capturées par les lignes du champ magnétique. Elles sont alors accélérées vers les pôles de la planète et pénètrent à 60000km/s la plus haute couche de son atmosphère (l’ionosphère). La rencontre, brutale, excite les particules en présence qui émettent alors ce rayonnement lumineux caractéristique, appelé "aurore".

Source Ciel&Espace: http://www.cieletespace.fr/evenement/4827_double-aurore-polaire-sur-saturne

Où sont donc passés les anneaux de Saturne ? En février 2005, la sonde Cassini les photographie pile par la tranche. Or, ils sont si fins (juste 10 m à 1 km d'épaisseur) qu'ils apparaissent telle une ligne presque invisible. L'amateur espagnol Fernando Garcia Navarro vient de produire cette image, issue des clichés "bruts" de Cassini.

Sur cette image de 2005, les anneaux de Saturne sont vus par la tranche. [cliquer ici pour agrandir l'image] Crédit: Nasa/ESA/JPL/SSI

Actuellement, la planète géante vient de passer son point d'équinoxe et le Soleil se trouve encore proche du plan des anneaux [voir actu du 12 février 2010]. Ceux-ci ne projettent donc plus cette grande ombre sombre, comme en 2005.

Source Ciel&Espace: http://www.cieletespace.fr/image-du-jour/4835_dans-l-epaisseur-des-anneaux-de-saturne

Les anneaux de Saturne sont peut-être nés de la désintégration d'un gros satellite de la taille de Titan. C'est ce qu'a proposé l'équipe de Robin Canup, du Southwest Research Institute (Colorado), au congrès de la Division for Planetary Science.

Les anneaux de Saturne seraient nés d'un événement cataclysmique. Crédit: NASA/JPL/SSI

Des anneaux de glace
L'origine des anneaux de Saturne est une énigme depuis leur découverte par Galilée en 1610. S'ils étaient nés en même temps que la planète, il y a 4,5 milliards d'années, ils devraient être composés de glace et de roche, comme l'étaient les briques élémentaires du Système solaire. Or, ils sont essentiellement faits de glace pure.

La désintégration d'un satellite ?
Les astronomes pensent aujourd'hui que les anneaux sont nés d'un cataclysme, survenu après la formation de Saturne. Par exemple, la désintégration d'un corps de glace de plusieurs centaines de kilomètres de diamètre, comme l'avait proposé l'équipe de Sébastien Charnoz, du CEA, en 2007 (Ciel & Espace n°451, p. 26).

Robin Canup fait l'hypothèse d'un objet plus gros encore, au diamètre semblable à celui du satellite Titan (environ 5000km) et dont le manteau serait entièrement fait de glace.
D'après son scénario, quand ce corps s'est retrouvé dans le giron de Saturne, son manteau a été arraché par d'intenses effets gravitationnels (nommés forces de marées). Les débris résultants se sont satellisés autour de l'équateur de Saturne, formant les anneaux. Le corps rocheux déshabillé aurait ensuite été précipité sur la planète.

Des anneaux en cure d'amaigrissement
Si sa théorie est correcte, cela signifie que les anneaux de Saturne étaient beaucoup plus massifs au moment de leur formation qu'aujourd'hui. Ils contenaient assez de matière pour engendrer des satellites comme Encelade, Dioné ou Téthys.

Pour plus d'informations sur les anneaux de Saturne, écoutez notre podcast Les mystères de Saturne, avec Sébastien Charnoz.

pour en savoir plus, allez à l'adresse ci-dessous
Source Ciel&Espace: http://www.cieletespace.fr/node/6072

L'épaisseur des anneaux de Saturne est de seulement 10 m en général. Et pourtant, au bord de l'anneau B se dévoilent des structures hautes de 2,5 km. C'est ce que montrent des images inédites de la sonde Cassini, enregistrées en juillet 2009.

L'anneau B vu sous un éclairage rasant au moment de l'équinoxe de Saturne. Crédit: NASA/JPL/Space Science Institute

Cette photo a été prise seulement 2 semaines avant l'équinoxe sur Saturne. Elle bénéficie d'un éclairage rasant, qui dévoile la moindre aspérité dans les anneaux.


Les scientifiques pensent que, dans cette région, orbite un embryon de satellite, dont la taille peut atteindre 1 km. Les perturbations qu'il engendre seraient à l'origine de l'anomalie observée dans l'anneau B.

Source Ciel&Espace: http://www.cieletespace.fr/node/6228

Une violente tempête est apparue dans l'hémisphère nord de Saturne, elle est facilement observable dans le ciel du matin par les amateurs équipés d'un télescope.

Les amateurs d'observation planétaire sont gâtés en ce moment puisqu'ils peuvent suivre simultanément le retour de la bande subéquatoriale sud de Jupiter et une tempête d'une rare ampleur sur Saturne, visible sous la forme d'un spot blanc, large et lumineux.

Le 11 décembre, Marc Delcroix a été un des premiers à observer la tempête sur Saturne à l'aide de son télescope de 254 mm. Pour voir une planche détaillée de ses observations, cliquez ci-dessous. Crédit: Marc Delcroix / http://www.astrosurf.com/delcroix Découvrez l'événement en image [saturne_marc delcroix.jpg]

Quand observer Saturne ?
Actuellement, Saturne se lève vers 1 h 30 TU, mais vous devrez attendre la fin de la nuit, voire l'aube pour qu'elle soit haute dans le ciel, et pouvoir ainsi l'observer dans de bonnes conditions.

Elle surplombe l'étoile brillante Spica, dans la constellation de la Vierge. Saturne est d'éclat comparable, mais plus jaunâtre.

Nous sommes encore loin de l'opposition de Saturne. La taille apparente de la planète est environ 15 % plus faible qu'en avril 2011, quand elle passera au plus près de la Terre.


Néanmoins, certains amateurs réalisent déjà des images très détaillées comme le montre ce cliché du philippin Christopher Go du 13 décembre 2010.

Saturne par Christopher Go. Crédit: Christopher Go / astro.christone.net.

Quand observer la tempête ?
Vous trouverez ci-dessous les heures de passage de la tempête au méridien central de Saturne (à mi-chemin entre les deux bords de la planète), calculées par le Planetary Virtual Observatory and Laboratory.. Les dates les plus favorables pour la longitude de la France sont en gras.

14/12/2010 18 h 25
15/12/2010 05 h 10
15/12/2010 15 h 50
16/12/2010 02 h 30
16/12/2010 13 h 10
16/12/2010 23 h 55
17/12/2010 10 h 35
17/12/2010 21 h 15
18/12/2010 08 h 00
18/12/2010 18 h 40
19/12/2010 05 h 20
19/12/2010 16 h 00

Des éphémrides à plus longue échéance sont disponibles sur le site de Marc Delcroix.

Partagez vos observations en alimentant la base de données de l'Association of Lunar and Planetary Observers.

Cassini a donné l'alerte
Détectée début décembre dans les ondes radios par la sonde Cassini, cette tempête apparaît sans peine sur les images amateurs même peu résolues.

La première image attestant du phénomène semble être celle de la sonde Cassini elle-même, le 5 décembre 2010. Elle est visible dans les images brutes de la sonde, en haut à gauche, près du terminateur.

Depuis que Cassini est sur orbite autour de Saturne, c'est la toute première tempête détectée dans l'hémisphère Nord. En effet, l'équinoxe sur Saturne s'est produit en août 2009 et, jusque-là, cette partie de la planète était plongée dans l'hiver.

Une fois tous les 30 ans
Depuis, elle s'est fortement développée. Les astronomes la surveille activement car si elle continue à gonfler, il pourrait s'agir d'une tempête majeure, comme Saturne en connaît une par année (en ayant en tête que là bas, l'année dure 30 ans).

Certains se souviendront, par exemple, de la tempête de 1990, observée depuis le Pic du Midi, comme le montre l'image ci-dessous.

tempête saturne pic du midi 1990. Crédit: S2P.

Source Ciel&Espace: http://www.cieletespace.fr/node/6434

Le phénomène atmosphérique découvert sur Saturne le 11 décembre 2010 prend de l'ampleur et pourrait se généraliser à toute la région tempérée Nord de la planète géante.

La gigantesque tempête qui grossit sur Saturne est visible en haut à gauche de cette photo prise par la sonde Cassini. Crédit: NASA/JPL/SSI/JL Dauvergne/C&E Photos

Une tempête de 50000 km de long
Les plus récentes images de la planète Saturne prises par plusieurs amateurs, le 25 et le 26 décembre, montrent une énorme masse nuageuse blanche qui s'étend sur 50000 km de long. En latitude, ses dimensions avoisinent les 10000 km.

La comparaison avec les images prises entre le 11 et le 13 décembre 2010 est étonnante.

Des photos de Cassini en attente
La sonde spatiale Cassini, en orbite autour de Saturne, n'a pour l'heure photographié que partiellement le phénomène. Quelques images brutes sont visibles sur le site web Cassini Solstice Mission. Notre journaliste Jean-Luc Dauvergne les a assemblées pour produire la vue en fausses couleurs qui illustre cet article.

D'autres images de la sonde Cassini devraient arriver prochainement. Restez connectés : nous vous les livrerons dès qu'elles seront disponibles.

Un nuage visible dans un petit télescope
Cette tempête, dont l'ampleur rappelle celle de 1990, est aisément visible dans un instrument d'amateur, même modeste. Une petite lunette munie d'un grossissement de 80 X permet de la déceler sans difficulté, pour peu qu'elle soit sur l'hémisphère observable de Saturne.

Pour savoir à quelles heures regarder, consultez les éphémérides de Marc Delcroix, l'un des premiers amateurs à avoir photographié la tempête.

Source Ciel&Espace: http://www.cieletespace.fr/node/6510

La sonde Cassini a envoyé le 27 décembre 2010 des images impressionnantes à la Terre: celles qui montrent pour la première fois de près l'énorme tempête qui sévit depuis début décembre dans la région tempéréé de Saturne.

La grande tempête de Saturne, photographiée le 24 décembre 2010. Crédit: NASA/JPL/SSI/JL Dauvergne/C&E Photos

Aussitôt reçues et mises en ligne par la Nasa, ces clichés bruts ont été assemblés par notre journaliste Jean-Luc Dauvergne pour produire cette image en couleurs. Elle se compose de trois photos prises dans trois filtres différents le 24 décembre 2010, alors que Cassini était à environ 1,8 millions de km de Saturne.

Notez, en bas, près du limbe saturnien, l'ombre d'un satellite qui se projette sur les nuages de la planète gazeuse. Il s'agit de l'ombre de Dioné.

Source Ciel&Espace: http://www.cieletespace.fr/node/6514

Découverte le 5 décembre 2010, une tempête fait rage dans l'hémisphère Nord de Saturne. Un tel phénomène n'a pas été observé depuis 20 ans !

Saturne le 5 février 2011 depuis le Pic du Midi, vue dans le visible (à gauche), et dans l'infrarouge (à droite). Sous la planète, on reconnait le satellite Titan. Cliquez ICI pour agrandir l'image. Crédit: JL Dauvergne / S2P / IMCCE / OMP / C&E.

Détaillée par la sonde Cassini fin 2010, nous avons suivi sa progression depuis le Pic du Midi début février 2011, à l'aide du télescope de 1 m de l'observatoire, réputé pour la qualité de ses images planétaires.

La perturbation est maintenant en passe de se globaliser et s'étend sur près de 180° le long de la bande tempérée nord, à 40° de latitude.

Vous pouvez la suivre facilement avec un télescope amateur. Le logiciel gratuit Winjupos vous permettra de prévoir la période de visibilité. Le foyer de la tempête se situe vers 300° de longitude dans le système III de coordonnées.

Source Ciel&Espace: http://www.cieletespace.fr/node/6732