Ce mois est donc le meilleur moment pour l’observer : la planète géante n’a jamais été aussi proche depuis 10 ans (à 603 millions de kilomètres) et elle est visible toute la nuit. Profitez de nos conseils pour la découvrir… Une carte d’identité flatteuse Constituée principalement d’hydrogène et d’hélium, Jupiter est une planète hors du commun : son volume représente 1320 fois celui de la Terre. Plus massive que l’ensemble des corps qui tournent autour du Soleil, elle peut ainsi attirer ceux qui l’approchent de trop près : ce fut le cas en 1994 de la comète Shoemaker-Levy 9, et depuis le 19 juillet dernier un autre corps (comète ou astéroïde) a plongé dans l’atmosphère jovienne, y laissant une belle cicatrice.
L'impact sur Jupiter (trace noire en haut du globe) a été photographié au télescope de 1 m du Pic du Midi le 25 juillet. Crédit F. Colas / J-L Dauvergne
Tournant sur elle-même en un peu moins de 10 heures, la géante gazeuse présente des bandes nuageuses de différentes teintes parsemées de panaches et tourbillons. La Grande Tache Rouge est le plus imposant de ces cyclones : observé depuis le 17ème siècle, on pourrait y faire entrer deux fois la Terre. Outre de très fins anneaux, Jupiter est entourée de dizaines de satellites ; les 4 plus gros furent découverts en 1610 par Galilée. Io est un monde de soufre, victime de gigantesques forces de marées qui déforment sa surface et la remodèlent en permanence. Volcans actifs, lacs de lave et panaches de gaz en font un astre en perpétuelle transformation. Rien de comparable pour Europe : ce satellite un peu plus petit que notre Lune est recouvert d’une croûte glacée de plusieurs dizaines de kilomètres d’épaisseur. Si Ganymède lui ressemble avec son épais manteau de glace, Callisto par contre rappelle la Lune et Mercure : sa surface (un mélange de roche et de glace) est criblée d’impacts météoritiques.
Jupiter et ses 4 principaux satellites.
Crédit et montage NASA d'après les images des sondes Voyager.
A vos lunettes Durant tout l’été Jupiter sera facile à localiser : sa magnitude d’environ -3 en fait l’astre le plus brillant de vos nuits, sans compter la Lune. Il vous suffit de regarder en direction du sud-est une fois la nuit tombée et vous ne pouvez pas rater ce phare éblouissant. Avec un diamètre apparent proche de 50 secondes d’arc, le globe est déjà perceptible dans une paire de jumelles ainsi que les satellites galiléens : la position de ces 4 têtes d’épingles change chaque nuit. Pour bien profiter du potentiel de vos jumelles, observez assis, les coudes posés sur une table, ou mieux encore fixez les jumelles sur un pied photo.
La vision qu'offrira une lunette est assez similaire à cette image réalisée par "flashman", son pseudo sur le forum d'astronomie. Le satellite Io n'était pas visible à ce moment. Si vous disposez d’une petite lunette le spectacle n’en sera que plus joli : un grossissement d’une cinquantaine de fois vous permettra de découvrir sur le globe jovien les deux bandes nuageuses de part et d’autre de l’équateur, les plus contrastées. Pour admirer plus de détails comme la Grande Tache Rouge ou l’impact du 19 juillet, il vous faudra un plus gros télescope : vous y aurez accès au cours des observations publiques que proposent de très nombreux clubs en cette Année Mondiale de l’Astronomie. Retrouvez toute l’actualité concernant cette planète ainsi que de nombreuses photographies sur notre blog astro, en cliquant sur le mot jupiter.
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