On peut faire un parallèle entre l'évolution des caméscopes et celle des appareils de photographie numériques.
En effet il est évident que les deux types d'appareils ont en commun le même type de capteur photosensible pour former l'image.
Toutefois les contraintes techniques étant assez différentes leur évolution n'a pas suivi au départ la même voie.
Les caméscopes ont rencontré un succès populaire bien plus précoce que les APN bien que les premiers appareils de ces deux catégorie soient apparus durant la même période.
Dans les deux cas le pionnier a été Sony.
En effet l'image télévisée a une résolution très inférieure à celle qu'il est nécessaire d'atteindre pour avoir une bonne photographie.
La résolution verticale est de 625 lignes (dans le standard européen) mais les magnétoscopes VHS ont une bande passante telle que la résolution effective est inférieure à 300 lignes.
L'oeil tolère en effet bien plus facilement une résolution limitée pour une image en mouvement que pour une image fixe.
Pour cette raison il est plus facile de produire de bons capteurs pour les caméscopes que pour les appareils de photographie.
Une autre contrainte dérivait de la technologie analogique de la télévision (et par conséquent des magnétoscopes).
Pendant longtemps les caméscopes ont donc enregistré des images dans un format analogique.
Au contraire les appareils de photographie ont dû choisir d'emblée l'option numérique afin de permettre un format d'enregistrement facilement utilisable.
Le premier caméscope a été commercialisé en 1983 par Sony sous le nom de Betamovie (au défunt format Betamax).
Puis en 1985 apparaît le premier caméscope VHS, créé par JVC.
Sony, en association avec divers autres constructeurs, réplique en introduisant la même année le support d'enregistrement vidéo 8 reposant sur une cassette bien moins encombrante contenant une bande de 8 mm de large.
En contrepartie ces cassette ne pouvant pas être lues dans un magnétoscope de salon, c'est le caméscope qui doit se brancher sur le téléviseur.
Ces formats ont subi ensuite diverses évolutions (le vidéo 8 évoluant en HI-8 et le VHS en VHS-C), mais il faut attendre 1996 pour que Sony commercialise le premier caméscope numérique amateur.
Il utilisait comme support la même cassette que le HI-8.
Le premier appareil photographique numérique semble avoir été commercialisé en 1981.
Il s'agissait du Mavica de Sony, reflex doté de 279.300 pixels et enregistrant 50 images sur une mini-disquette.
Il coûtait 650$ et son lecteur de disquette, 220$.
Il a été utilisé par des photographes de presse pour les jeux olympiques de Los Angeles.
Il faut attendre 1990 pour que Kodak sorte les premiers appareils à vocation professionnelle.
Logitech se lance dans l'aventure en 1992 suivi par Apple en 1994.
La résolution, encore médiocre, est de l'ordre de 0,3 mégapixels.
Le premier dos à affichage LCD semble avoir équipé un modèle de Casio en 1995.
On voit donc que la photographie numérique à destination du public a débuté plus tardivement que les caméscopes.
Pour mémoire le format d'image JPEG a été officiellement défini en 1991 et sa norme définitivement adoptée en 1992.
Ce n'est qu'à partir de 1999 que des résolutions supérieures à 1 mégapixel commencent à se répandre.
Toute la période de début est dominée par des appareils de type compact, à destination du grand public, en raison de la résolution limitée de l'image numérique qui ne permettait pas de forts agrandissements.
Ces appareils restent actuellement les plus vendus en raison de leur faible encombrement et de la facilité quasi ludique de leur utilisation.
Mais en 2003 Canon commercialise le premier reflex à destination du public, l'EOS 300D doté de 6,3 millions de pixels.
Actuellement diverses marques bien connues se sont emparé du marché des reflex.
Leur résolution est de l'ordre de 10 mégapixels mais peut monter jusqu'à 16 mégapixels pour des modèles particulièrement onéreux, tandis que les compacts ont en général une résolution comprise entre 5 et 7 mégapixels.
Il est évident que l'élément le plus important de tous ces appareils est le capteur.
La connaissance de ses caractéristiques permet de comprendre ses limites, et par conséquent quelques pièges à éviter.
Toutefois ce capteur ne serait rien sans le processeur qui permet de transformer les signaux électriques en image visible sur l'écran et pouvant être tirée sur papier.
Les capteurs se différencient par leur taille, la technologie utilisée et, bien entendu le nombre de pixels constituant l'image.