Notre-Dame-des-Landes (ici, une esquisse informatique). Le Conseil d'État a remis un avis positif au projet d'aéroport au nord de Nantes. Avant que l'État ne se décide, le préfet reçoit, mardi, opposants et partisans.Une étape de plus vers l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Après avoir examiné, le 8 janvier, le dossier du futur aéroport, le Conseil d'État a remis un « avis favorable sans réserve » sur le texte de déclaration d'utilité publique du projet. Il s'est penché sur la conformité législative du texte. Cet avis « consultatif » doit « laisser libre le gouvernement de prendre la décision qu'il souhaite », rappellent les services du Conseil d'État.
« L'aéroport se fera »
Le gouvernement devrait publier le décret de déclaration d'utilité publique d'ici quelques jours au Journal officiel. « C'est la dernière phase, le décret va dire oui ou non à l'aéroport, précise Frédéric Lorne, en charge du pôle d'information de Notre-Dame-des-Landes. La date précise n'est pas connue à ce jour. Je ne sais pas si ce sera pour cette semaine, la semaine prochaine ou début février », calendrier que le ministère de l'Écologie n'a pas confirmé.
Ce décret devrait être favorable. Fin décembre, le premier ministre François Fillon avait assuré au député-maire de Nantes, Jean-Marc Ayrault que « l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes se fera bien ». La décision autorisera la mise en oeuvre du projet et le début des expropriations et des appels d'offres.
Les opposants à l'aéroport ne désarment pas. « On peut attaquer au Conseil d'État. Si on a un peu de chance et qu'on n'est pas mauvais, on peut retarder un maximum le projet », explique Régis Bergounhou, vice-président de France Nature Environnement et secrétaire général de la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut).
En attendant que le décret soit signé, le préfet de Loire-Atlantique, Bernard Hagelsteen, recevra, mardi, les associations opposées au projet, des représentants des administrations publiques et des milieux économiques et sociaux, les élus des quatre communes directement concernées, de la communauté de communes Erdre et Gesvres et du syndicat aéroportuaire de Notre-Dame-des-Landes. Annoncée comme une réunion « d'information et de concertation », elle est organisée à la demande du ministre de l'Écologie, Jean-Louis Borloo.
« Un mini-Grenelle pour Notre-Dame-des-Landes »
Elle est considérée par certains comme « un mini-Grenelle pour Notre-Dame-des-Landes ». Mais « on s'interroge sur le but de la réunion, on pense que c'est un piège. On a peur qu'elle soit organisée pour passer à côté d'un vrai Grenelle », déplore, pour sa part, Claude Colas, coprésident de l'Acipa, association d'opposants.
Un avis partagé par Patrick Mareschal, président du conseil général de Loire-Atlantique, favorable à l'aéroport. « C'est une idée un peu étrange de faire une espèce de réunion avec tous les acteurs. Pour moi, ce n'est pas très utile. Ça fait peut-être plaisir à Jean-Louis Borloo ! Ça permettra surtout de dire exactement l'état du dossier par rapport à tout ce que l'on entend. »
Camille-Cerise GESSANT.http://www.ouest-france.fr/actu/actu_PdlL.php?idCla=8620